Très belle journée inspirante aujourd’hui, jeudi 8 septembre à Montpellier dans le cadre de La Ref Medef.
Plus de 800 personnes ont assisté à l’événement – précédé la veille d’un dîner qui a réuni 280 convives-
Laurent Moisson participait à une table ronde animée par Jean-Claude Gallo que nous remercions chaleureusement. Un grand merci tout aussi chaleureux à Thierry Marc de nous avoir conviés à cet événement. La journée était admirablement bien orchestrée et riche en interventions diverses.

Laurent Moisson a pu débattre avec Ariel Wizman, Olivier Reynaud – voir la dernière vidéo de son témoignage– la très médiatique Julia de Funès et Béatrice Taudou sur la thématique : bonheur au travail, la grande illusion ? Il a repris les grandes idées qu’il défend depuis la création du média qu’il a co-créé il y a quatre ans maintenant. Avec la passion qu’on lui connait, il est revenu sur la fin des repères avec la chute de grandes croyances -marxisme, grandes religions- qui contribuaient à donner du sens, un sens de vie aux générations précédentes. Laurent Moisson a pointé du doigt cette peur de perdre son emploi qui freinait de nombreuses initiatives personnelles. “On obtenait un statut par le travail, on faisait carrière dans une entreprise. Les salariés étaient fidèles. La quête de sens se nourrit aujourd’hui différemment.” On cherche le bonheur au travail, au sein d’une société qui apporte aussi des valeurs sur lesquels on s’engage. La Covid, le télé travail, la recherche de l’épanouissement personnel, et le partage de valeurs, sont passés par là. La période faste de quasi plein emploi fait également qu’on démissionne plus facilement de nos jours. Et pas forcément pour gagner plus. Mais pour vivre mieux. Rebondir dans un autre poste, oui, mais pour réaliser ses aspirations. Le témoignage d’Ariel Wizman est une nouvelle fois très éclairant. Il fallait oser quitter les lumières du petit écran pour se lancer dans le business du commerce dont il ignorait tout. Julia de Funès, égale à elle même, a partagé bon nombre de ses idées, tout en prenant de la distance sur la bienveillance – “on la place partout, elle ne veut plus dire grand chose”-. Et en insistant que le bonheur se construisait avant tout par l’individu. “L’entreprise et ce que j’appelle “le business du bonheur” ne peuvent pas être une réponse à toutes les attentes”.




Laurent Moisson a pu aussi croiser la Secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, et Geoffroy Roux de Bézieux, Président national du Medef. Il a pu aussi suivre la Keynote du philosophe Raphaël Enthoven qui s’est lancé, seul sur scène, dans une longue diatribe sur le bonheur, la quête de sens, la démocratie avec un rare talent d’orateur et de showman, citant de nombreux auteurs. Et aussi, avec parfois le sens de la provocation…. :”Qui ne veut plus de la démocratie qui est le meilleur moyen de défendre notre égoïsme ? “
La jeunesse : “F….ck the système” ?
Pas de révolution en vue ? La transmission et la quête de sens comme réponses…
On retiendra son commentaire aussi sur la table ronde qui a précédé son intervention – La jeunesse, f…ck the system ? – “La jeunesse est éphémère. Les jeunes deviennent adultes puis seniors, et c’est plutôt bons signes, cela veut dire qu’ils vivront longtemps ! Personne ne peut renier, rejeter l’étape d’après d’une vie. Le système, s’il doit être totalement remis en question le sera par toute une société.”
Mais cette société a-t-elle vraiment envie de tout remettre en question ? Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop a constaté une “fracture” – C’est le titre du reste de son livre- : “Cette jeunesse prend conscience elle-même qu’elle est absolument à part. Ils sont 87 % à le penser, contre 16 % en 1957. ( …) Elle ne croit plus à son salut par le politique.” Mais est-elle aussi révolutionnaire pour autant ? Aussi peu concernée par le politique ? Cette table ronde a permis, cependant, à des jeunes – Hervé André-Benoît ( Ceo de Hurricane) et Manon Delplanche, 25 ans qui vient de rentrer dans la vie active, de témoigner. Loin d’eux de vouloir tout remettre en cause dans cette société dans laquelle ils se sentent bien même si, évidemment, il y a bien des aspects à améliorer. Ils ont insisté sur la transmission des valeurs, essentielle pour eux, et pointé du doigt, l’urgence numéro 1 : la crise environnementale. Une génération, on l’a senti très fortement, pour laquelle le sens du travail, peut être aussi une réponse. Notamment par l’entrepreneuriat, présent dans toutes les discussions. Le témoignage de Manon est très instructif : “J’ai mis du temps avant de construire une vie professionnelle qui faisait sens pour moi. J’ai changé 5 fois d’entreprises. J’ai lancé ma propre entreprise dans l’orientation scolaire. J’ai arrêté. Je me suis questionnée, Je me suis sentie nulle, instable, incapable, dispersée. Aujourd’hui, j’ai envie de me dire MERCI d’avoir exploré différentes pistes, d’avoir fait des erreurs, d’avoir vécu des échecs. J’ai mis du temps avant de construire une vie professionnelle qui faisait sens pour moi.”
F…ck the Système ? Et si on lui donnait, au contraire, encore plus de sens ? En prenant à bras le corps l’enjeu environnemental…. Et en soutenant, en accompagnant davantage encore l’individu, et l’initiative ? C’est un peu la conclusion de cette belle journée… Mais le débat est ouvert, et comme l’a noté Henry Quinson, un ancien trader devenu moine puis professeur, “tout peut aller très vite.” Dans un sens comme dans l’autre ?




