Marie raconte comment elle a tout quitté alors qu’elle avait un gros poste de RH dans une multinationale pour découvrir et parcourir pendant deux ans, l’Europe à pied avec son compagnon, Nil, photographe de mode.
“Il y a encore 6 ans, j’étais RH de 350 personnes dans 10 pays d’Asie Centrale”
“Pas mal pour une minette de 28 ans ^^
Je dealais quotidiennement avec des moustachus qui avaient l’âge d’être mon père, je prenais l’avion entre la Russie et la Turquie comme on prend le métro entre Châtelet et Gare de Lyon.
Et puis un jour, les retours chez moi systématiquement après 21h, les coups de fil d’expats le dimanche et les weekends qui ne servaient qu’à absorber la fatigue de la semaine, s’en était trop.
Sans réfléchir plus longtemps, j’ai dit ciao à ce que certains appelaient un job de rêve.
Bonne nouvelle pour eux, il était libre.
Avec le recul, je réalise qu’il n’y a une seule chose qui m’a poussée à prendre cette décision : la peur de la mort.”
“Si tout s’arrêtait demain, quel bilan je tirerais de ma vie ? Est-ce que je serais fière de ce que j’ai fait du temps que j’avais ?”
“La réponse était très claire : Non.
Et puis j’ai rencontré Nil Hoppenot.
Comme un alignement des planètes, il vivait lui aussi son grand craquage, pour des raisons en apparence très différentes avec pourtant cet exact même questionnement en lui.
De ces deux âmes en quête de sens est né le projet Deux Pas Vers l’Autre. Parcourir à pied notre continent à la rencontre de l’Autre.
L’autre personne qui vit dans ce pays voisin, l’autre territoire, parfois hostile, l’autre nous, qui s’exprime dans des situations inédites.
Deux ans de marche du Portugal à la Turquie, via toutes les montagnes dug sud de l’Europe à travers quatre saisons.
L’aboutissement de cette aventure a vu le jour le 14 septembre dernier. Le livre, Deux Pas Vers l’Autre, 10000 km à pied pour raconter l’Europe (éd.Glénat) !
Si ma vie est encore un joyeux bordel au point que mes parents se demandent s’il y a un pilote dans l’avion, je peux dire aujourd’hui que si tout s’arrêtait demain, oui je serais fière.
Je ne sais pas bien comment faire rentrer ça sur un CV, mais en fait, je m’en fous.”
Propos de Marie.
“Aller à la rencontre de gens que rien n’aurait pu mettre sur nos routes si on n’était pas allés vers eux”
Marie a 33 ans, lorsqu’elle est partie il y a deux ans avec son compagnon Nil, photographe de mode. Lui est alors âgé de 35 ans. Ils quittent tout pour partir à l’aventure sur les routes de l’Europe. Ensemble, ils ont parcouru plus de 10 000 kilomètres. Le couple a bouclé récemment son périple.
Extraits de leur livre, Deux Pas Vers l’Autre, 10000 km à pied pour raconter l’Europe (éd.Glénat) :
Marie : “J’avais l’impression de passer à côté de mes plus belles année. La vie est courte, Tout pouvait s’arrêter. Je n’avais pas encore qu’elle s’arrête au 30 eme étage d’une tour de la Défense. Je me demandais ce n’était pas de l’ordre du fantasme, je me voyais élever des chèvres dans le Larzac Je devais enlever ce doute de ma tête, envie d’essayer.”
Nil : “On est arrivé au même moment au point de rupture dans les vies que l’on menait. Nous sommes partis à la rencontre des gens, c’est le sens du nom de notre projet : Deux pas vers l’autre. Aller à la rencontre de gens que rien n’aurait pu mettre sur nos routes si on n’était pas allés vers eux. On s’est rendu compte de notre chance avec un passeport français et de pouvoir aller presque partout où on le souhaitait (…) Quand tu passes deux ans en voyage, ça devient un style de vie, une façon de vivre.” D’une même voix : “Retrouver sa maison après deux ans sans son chez-soi, ça fait du bien. C’est cool”.
“On va voir là où le vent nous mène !”
Nil : “Pour le moment, on va continuer à vivre ce projet, à raconter ce que l’on a fait, compris de tout ça. De nous-mêmes, du partage des autres. Et pourquoi pas monter d’autres projets par la suite.”
Marie : “Je ne me revois pas repartir tout de suite. Etre loin de ses proches pendant deux ans, c’était dur. J’ai cette sensation d’avoir besoin de rattraper le temps perdu. Repartir un jour ? Pourquoi pas. Revenir à la vie que j’avais avant n’est pas une option. Je me vois mal travailler comme salariée en ville. Je ne le supporterais pas. Il va falloir travailler et gagner de l’argent, c’est sûr. Mais on a tellement développé de nouvelles compétences, de nouvelles qualités qu’on va se créer plein d’opportunités.”
Nil :”Je ne me vois pas non plus reprendre mon boulot tel quel dans un milieu dans lequel je ne crois vraiment. La vie en ville me paraît de plus en plus étrangère. On va voir là où le vent nous mène et combien de temps on va pouvoir rester sédentaires maintenant. On est prêts à toutes les surprises !”
Faisons leur confiance !
Crédits : @further.stories
Leur projet a reçu le Haut Patronage du Parlement européen pour ses dimensions culturelles et humaines. Avant leur départ, Nil et Marie ont également monté 1KG FOR THE PLANET : ils ont initié la production de sacs de collecte de déchets, fabriqués à partir de bouteilles en plastique. Ces sacs, qu’ils ont distribués au fil du voyage, ils les ont utilisés pour ramasser les détritus abandonnés sur les 10 000 km de sentiers parcourus.