Priscilla Modlamootoo : “croire en soi, dire les choses…”

priscilla-modlamootoo

"Je souffrais du syndrome de l'imposteur et du coup je me sentais gênée par rapport à la démarche. (...) Est-ce que l'on va vraiment me prendre au sérieux en n'arrivant qu'avec un bac ?

Je m’appelle Priscilla Modlamootoo, j’ai 41 ans, et je suis l’heureuse maman de 4 enfants. J’ai changé de vie grâce à une formation diplômante en Ressources Humaines.” Ce que Priscillia ne dit pas forcément, c’est que sa vie n’a pas toujours été facile. Mais à chaque étape importante, elle a su se remettre en question et forcer son destin.

Priscillia est née à Créteil. Elle a grandi “uniquement avec mon papa” qui ne parle pas français. “Il ne savait ni lire, ni écrire. Il m’a donné une éducation particulière et m’a formée à la vie.” Priscilla comprend très vite qu’elle devra gérer toute l’organisation de la maison.

“Je me suis assumée toute seule dès le début”

A 7 ans, elle connaît déjà le fonctionnement des impôts puisque c’est elle qui s’en occupe pour son père.

A 18 ans, alors qu’elle découvre un lourd secret familial, elle décide de quitter son père, et part s’installer seule. “Je me suis assumée toute seule dès le début (…) Mon père ne s’en était pas rendu compte, mais il m’avait préparée à ça.”

Pour gagner sa vie, elle débute dans le monde de l’hôtessariat. “Je vais pouvoir découvrir différentes structures, organisations et surtout différentes personnalités.” Puis Priscillia évolue ensuite dans une agence de conseil en management. “Je réalise alors que les ressources humaines me plaisent énormément, alors qu’avant je n’avais pas forcément une bonne vision des ressources humaines. Pour moi, les personnes qui y travaillaient étaient un peu des dragons…”

Priscillia y restera 12 ans. Pendant cette période, elle donne vie à ses 4 enfants. “J’ai toujours voulu rester dans le monde du travail.” Elle n’adhère pas, cependant, à la réorganisation de la société qui l’emploie, et souhaitant consacrer plus de temps à sa famille, Priscilla décide de retrouver un poste d’hôtesse, à mi-temps, pour pouvoir s’occuper des siens. “J’avais envie d’avoir plus de temps à leur consacrer.”

“Pendant le confinement, j’ai eu le temps de me poser les bonnes questions.”

Au fur et à mesure que ses enfants grandissent, Priscilla Modlamootoo : “croire en soi, dire les choses…”s’interroge sur son avenir. Commence à avoir un peu peur pour la suite. “Je ne savais pas comment on allait interpréter mon parcours. Reflétait-il un manque d’ambition ? Mes enfants deviennent de plus en plus autonomes, j’ai commencé à m’ennuyer.

Pendant le confinement a le temps “de se poser les bonnes questions.” Elle découvre Transitions Pro Île-de-France, un acteur majeur de la mobilité professionnelle en Île-de-France qui accompagne les salariés du privé dans le financement de leur reconversion professionnelle. “Je me rends compte qu’il y a pas mal de choses intéressantes qui peuvent se profiler pour moi.”

Grâce à Transition Pro Île-de-France, Priscilla entame alors un parcours de formation pour devenir responsable Ressources Humaines. “J’ai très vite consulté une conseillère en orientation professionnelle pour déjà connaître un peu mieux mon positionnement dans les ressources humaines. J’ai pu valider un certain niveau pour pouvoir suivre un niveau supérieur d’études, et aller sur une formation de responsable RH. (…) Je souffrais du syndrome de l’imposteur et du coup je me sentais gênée par rapport à la démarche. (…) Est-ce que l’on va vraiment me prendre au sérieux en n’arrivant qu’avec un bac ? Cette conseillère a clarifié l’horizon. J’ai pu monter mon dossier avec Transition Pro Ile de France. J’ai eu un avis défavorable en ayant la possibilité de faire un recours. Autour de moi, on me déconseille de faire ce recours. Une conseillère me pousse à le faire. Finalement mon dossier est passé !”

La formation apporte toutes satisfactions à Priscilla.

“Je fais le choix de m’imposer !”

Quand on se lance dans un projet comme cela on a toujours des craintes, des doutes. Mais je ne pouvais m’empêcher de me demander comment un recruteur allait me regarder. Il va voir une femme de plus de 40 ans, avec 4 enfants qui habite dans le 77 en Seine et Marne. J’ai décidé de procéder différemment pour trouver un stage à la différence de mes collègues qui passaient beaucoup d’entretiens. J’ai fait le choix de m’imposer et de dire clairement ce que je voulais tout de suite. Il est important dès le départ d’être soi même, authentique et de dire les choses clairement. C’est ce que les recruteurs recherchent. C’était une manière de dire : “oui, j’arrive dans votre structure en tant que stagiaire, mais j’ai une expérience derrière moi qui fait que je vais aller un peu plus loin qu’un profil junior. J’ai eu la chance de gérer un campus, et justement les stagiaires et les alternants”

‘Je suis heureuse d’avoir réussi, et cela se ressent aussi à la maison !”

A l’issue du stage, Priscillia se voit proposer un poste en CDI pour continuer à développer sa mission. Aujourd’hui, elle est fière du chemin parcouru. “Ma reconversion est réussie, et cela montre bien que les entreprises sont vraiment à l’écoute. Les gens se mettent à la fois des limites, on écoute aussi très souvent l’entourage. Ce qui me rend heureuse, c’est de me dire que j’ai réussi malgré tout ce que l’on m’avait dit avant et même pendant ma formation. Et je pense que cela se ressent beaucoup, même à la maison, oui !”

*Cette vidéo a été réalisée en partenariat avec Transition Pro Île-de-France qui nous permet de financer notre média.

A lire :

Quête de sens, changement de vie - découvrez le magazine "Les déviations" pour vous aider à faire le point...
Quête de sens, changement de vie – découvrez le magazine “Les déviations” pour vous aider à faire le point… En vente via ce lien

Laisser un commentaire

Vous inscrire à notre newsletter