Les françaises et le changement de vie : les nouveaux chiffres de l’Ifop

Changement de vie femmes

Pour Chloé Tégny : "les femmes peinent à trouver le bon équilibre entre mobilité professionnelle souvent subie, sécurité financière et sécurité de l’emploi."

  • 8 femmes salariées sur 10 (82%) déclarent être satisfaites de leur situation professionnelle actuelle, mais seules 24% se déclarent très satisfaites.
  • On notera, à l’heure où l’on parle de la “grande démission”, toutefois que, 57% des femmes souhaitent opérer une reconversion à cause de la souffrance au travail que ce soit sous la forme d’un changement de métier, de secteur, ou de statut professionnel. Sont notamment concernées les femmes âgées de 25 à 34 ans (67%), celles à temps partiel (63%) et celles en CDD (74%). 45% d’entre elles ne sont pas prêtes à franchir le pas par manque d’envie et d’inspiration. 42% sont freinées par des contraintes financières.
  • Plus de 6 salariées sur 10 (61%) pensent qu’un accompagnement à la reconversion professionnelle, sous forme de coaching par exemple, pourrait les aider à sauter le pas de la reconversion.

Ce sont les deux principaux enseignements d’une nouvelle enquête publiée aujourd’hui par l’Ifop auprès des femmes françaises pour la marque Cette pour la société Garance&Moi auprès de plus de 1.000 femmes..

Parmi les autres chiffres clés de l’étude on retiendra : 

  • 64% des femmes sondées évoquent comme raison principale la frustration et l’ennui professionnel.
  • 43% des femmes interrogées pensent qu’il s’agit d’un challenge personnel
  • Pour 39% d’entre elles, le manque de confiance en soi est un obstacle majeur à tout mouvement.
  • 69% déclarent probable d’effectuer ce changement de vie professionnelle par choix. Elles sont cependant 46% à estimer devoir effectuer ce changement par contrainte,
  •  64% des femmes sondées évoquent comme raison principale la frustration et l’ennui professionnel. Mais la souffrance au travail est la deuxième raison qui pousse une femme sur deux à changer de métier parce que sa charge de travail est trop importante ou parce qu’elle évolue dans une ambiance de travail nocive.
  • 56%  des femmes salariées sont satisfaites de leur rémunération, soit à peine plus d’1 sur 2.
  • 64% des sondées estiment que leur travail est reconnu à sa juste valeur, et plus d’une salariée sur 2 (56%) se déclare être  stressée dans le cadre professionnel.

“80% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes”

Pour Chloé Tegny, Chargée d’études au Département Opinion et Stratégies d’entreprise de l’Ifop, Pôle Corporate & Work Experience : 

« On voit ainsi clairement se dessiner un dilemme dans les aspirations professionnelles des femmes, entre sécurité et mobilité, en lien avec un vécu professionnel plus dégradé (physiquement et psychologiquement) chez les femmes que chez les hommes. En effet, la précarité de l’emploi concerne une partie non-négligeable de la population féminine salariée – 80% des emplois à temps partiel étant occupé par des femmes, 10,6% occupant des postes en CDD contre 6,5% des hommes. Leur niveau de rémunération se trouve également inférieur, dû en partie à une évolution professionnelle qui se concentre essentiellement dans des secteurs de métiers féminisés, difficiles, peu valorisés et attractifs socialement (métier du care, service à la personne, ménages, etc…). Au-delà de la contrainte financière, une plus forte propension au stress et aux problèmes de santé au travail, la gestion du foyer et plus spécifiquement de la parentalité constituent autant de freins supplémentaires à la reconversion professionnelle des femmes, qui accordent un poids plus important à la notion de sécurité dans l’emploi, comparativement aux hommes. Comme le montrent Flora Baumlin et Romain Bendavid*, ces disparités de genre dans l’emploi produisent un « effet miroir » dans les aspirations professionnelles des femmes : là où les hommes sont plus enclins à envisager d’autres types de statut professionnel que le salariat, en « prenant leur risque », et où les perspectives d’évolution vers un poste plus qualifié sont plus nombreuses en interne, les femmes peinent à trouver le bon équilibre entre mobilité professionnelle souvent subie, sécurité financière et sécurité de l’emploi.

* Flora Baumlin, Romain Bendavid, Les chemins de l’égalité, Les femmes, les hommes et le travail, Editions de l’Aube, Fondation Jean Jaurès, Mars 2022

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