Nadalette La Fonta, « un manifeste pour ne pas passer à côté de sa vie »

"Il nous faut souvent une Epreuve pour comprendre qui nous sommes et nous aimer tels que nous sommes"

C’est un des livres de cette année à dévorer : Nadalette La Fonta.

On peut le définir comme « un manifeste pour ne pas passer à côté de sa vie ».

Il a pour titre : “Nos tempêtes sont à la hauteur de nos rêves” (Guy Trédaniel éditeur). C’est le nouveau livre aussi émouvant qu’inspirant de Nadelette La Fonta. Son premier livre, “Le roseau penchant, histoire d’une merveilleuse opération”, paru en 2017 aux Fauves Editions avait déjà été très remarqué.

Ces 399 pages passionnantes, émouvantes, merveilleusement bien écrites sont inspirées de sa vie. Nadalette La Fonta mène une brillante carrière dans le conseil en entreprise. Elle a une famille idéale, un mari aimant et deux filles qui ont tout pour elles. Jusqu’au jour, écrit-elle « où son corps maltraité, comme le monde aujourd’hui, était fracassé, brisé, épuisé, douloureux, au bord du gouffre ».

Paralysée à la suite d’une opération, sa vie s’écroule

Épisode 1

Le 14 octobre 2014. Nadalette La Fonta entre à l’hôpital « sur ses deux jambes ». Elle se fait opérer d’une arthrodèse, une intervention de la colonne vertébrale qui doit corriger sa scoliose. Elle découvre qu’elle est devenue paraplégique… « Ecroulée, tétanisée, sidérée sous le choc… »

Ses mots dans son ouvrages sont terribles. Durs : « D’hyperactive, travaillant dans de grandes entreprises à l’international, je suis devenue incapable de lire, d’écrire, enfermée et limitée dans mon esprit. A l’horizontale et déconnectée. D’actrice de ma vie, je suis devenue spectatrice du néant (…) D’indépendante à dépendante. Plus femme, plus mère, plus personne, plus rien ».

Mais Nadalette La Fonta, coupée de toute vie sociale, clouée dans son fauteuil roulant refuse pourtant de baisser les bras. Tel un « phénix », elle veut revivre. Elle garde l’espoir de remarcher un jour et celui de faire mentir le corps médical qui ne lui laisse que peu d’espoirs. «C’est dans cet état, par cet état, que je me suis réinventée »

Épisode 2

Rien ne nous arrive par hasard.

Elle est aujourd’hui auteure, conférencière. Et surtout, elle a appris à « aime de nouveau sa vie ». Elle s’en persuade : « Rien ne nous arrive par hasard (…) La vie de chacun d’entre nous n’est pas déterminée d’avance, elle s’écrit chaque jour, différente et enrichie de l’expérience du jour d’avant ».

Après bien des souffrances, des périodes qui lui paraissent interminables, Nadalette parvient à se relever, à remarcher. Elle se consacre à l’écriture et aux conférences. – ses enregistrements dépassent les deux millions de vues- Elle redécouvre le champ « de l’immensité des possibles (…) J’étais, comme beaucoup d’entre vous, pétrifiée par la peur d’être rejetée, abandonnée, de disparaître. Quand on se fige dans un rôle, il devient notre geôlier (…) Il nous faut souvent une Epreuve pour comprendre qui nous sommes et nous aimer tels que nous sommes. Dans une tempête, coupée de mes bases, j’ai dû choisir une nouvelle route, celle de l’immensité des possibles qui n’attendait qu’une chose : que je brise mes amarres, que j’ose un cap inconnu, que je choisisse enfin une traversée qui m’appelait depuis longtemps. »

“Quand on part, on recommence à zéro. Mais avec une valise pleine.”

Dans un article publié sur le site du Huffington Post, elle écrit : « Nous existons avant tout dans un environnement, et la mise en place d’un nouveau système est longue et délicate. Quand on part, on recommence à zéro. Mais avec une valise pleine.

Le premier sentiment a été de m’être libérée d’un poids immense, comme une respiration. Mais le chemin allait être visiblement encore long avant que mes nuits ne redeviennent paisibles et mes jours joyeux. Le passé sans cesse est venu me tanner comme un moustique, on ne lâche pas les terres familières et les rivages connus aisément. »

“Il y a une vie après le handicap, avec le handicap”

Aujourd’hui, Nadalette se dit libre et entend bien le rester. « Je ne suis pas du Bassin – d’Arcachon -, mais c’est le Bassin qui m’a ouvert avec générosité la possibilité d’un havre alors que je ne savais où aller vivre ».

Elle prouve qu’il y « a une vie après le handicap, avec le handicap », affirme-t-elle. La sienne est « belle et choisie ». Et de s’inspirer d’une phrase de Boris Cyrulnik : « Tout reste heureusement possible dans la partie d’échecs de nos vies. Tant qu’elle n’est pas terminée, il reste de jolis coups à jouer »

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