Issue d’une famille nombreuse Mélya Phan Van Song a grandi pendant 8 ans en Guadeloupe. Entourée de ses parents, artistes de profession, elle est confrontée dès son plus jeune âge à de sérieux problèmes de santé. Entre des problèmes d’oreille congénitale, l’empêchant d’entendre, ce qui lui crée des difficultés pour rester en équilibre, et cardiaques, Mélya est opérée à coeur ouvert, une première fois en 1998 d’un switch artériel. “Je suis née prématurée avec une malformation cardiaque et une malformation à l’oreille gauche. Je n’ai pas le pavillon de l’oreille, pas de tympan ni les osselets. Je n’entends toujours pas de cette oreille.” Ces épreuves ont eu un impact considérable sur la scolarité de Mélya, mais elles lui ont, aussi, permis de se forger un caractère déterminé.
Très jeune, à l’âge de 4 ans, Mélya comprend que sa passion est la cuisine. Souhaitant donner toutes les chances à leur fille, ses parents lui ont appris à cuisiner, et n’ont pas hésité pas à la pousser quand elle a voulu arrêter. Suivant leurs conseils, elle prépare un CAP de cuisine pendant 2 ans. Elle décroche son premier emploi de commis dans un restaurant du bois de Vincennes. “Un vrai rêve, un vrai bonheur. Les beaux jours revenaient, j’étais sur un nuage !”
Un rêve trop court
Mais Mélya est hélas rattrapée par ses problèmes de santé. En pleine préparation du service de midi, elle s’effondre au sol après avoir senti une douleur à la poitrine. Complètement paralysée du côté gauche, on lui diagnostique une coronaire bouchée. A 20 ans, en 2018, elle se voit obligée d’être opérée à cœur ouvert.
Après son retour du bloc opératoire, elle passe quelques jours en réanimation avant d’être envoyée dans un centre de rééducation. Là-bas, elle rencontre de nombreuses personnes plus âgées qui se battent, comme elle. Tout en s’interrogeant sur son avenir, elle se forge un moral d’acier : « J’ai vu la vie tout autrement, tel un phénix, je renais de mes cendres. J’avais 20 ans, mais avais-je le droit de me plaindre ? »
Rebondir grâce au massage
Sa santé fragile l’oblige à faire une croix définitivement sur la cuisine, un métier trop épuisant. Mélya se tourne alors vers sa seconde passion : le massage. Elle suit une formation à l’institut Cassiopée pendant 1 ans. A ce terme, elle s’inscrit sur une application sérieuse et reconnue qui lui permet de travailler à domicile. « Les gens me disent que ça se voit que je masse avec le cœur. Cette seconde vie, c’est comme si c’était la meilleure version de moi même !”
Réactualisé :
Mélya depuis la diffusion de cette vidéo et l’interview dans notre magazine vient d’ouvrir un salon de massage en région parisienne à Fontenay-sous-Bois – 38, rue du Bois Galon. 94120- Sa belle aventure continue !
Nous avons posé à Mélya quelques questions tout juste après l’ouverture de son établissement :
LD : Mélya tu nous avais fait part de ton projet de partir à Bali rejoindre ton père. Pourquoi cette déviation ?
M : “Oui, elle n’était pas prévue ! Mais j’ai voulu avant de partir à l’autre bout du monde avoir cette première expérience. Elle me permet de franchir un nouveau cap, j’ai désormais mon propre salon. Je continue d’acquérir de précieuses connaissances, et c’est un vrai premier test grandeur nature !”
LD : Comment as-tu réussi à financer ce projet :
M : “Mes proches m’ont une nouvelle fois bien soutenue à ce niveau. Comme toujours ! Après tout est venu au bon moment ! “
LD : As tu renoncé à rejoindre ton papa à Bali ?
M : “Non ! Au contraire, cela reste plus que jamais mon objectif. Mais il faut savoir parfois attendre pour saisir le moment le plus opportun. Je compte sur cette nouvelle activité et sur les mois à venir pour bien découvrir le monde entrepreneurial. J’ai encore bien des choses à découvrir, à apprendre. Je suis en train de travailler sur un site internet, sur ma communication. Avant de partir à Bali, je veux être sûre de mes fondations…”


Reportage-montage : Sydney Klasen / Interview : Laurence Vély

