1 h 56’’ montre en main !

C’est le temps qu’a pris hier soir Ariel Wizman pour parler de sa déviation au Sarté, un restaurant privatisé au pied de Montmartre pour l’occasion dans le cadre de l’afterwork que les Déviations organisaient. Une intervention très sincère, très inspirante, et pensée. L’ex trublion des médias est revenu avec beaucoup d’humour, d’émotion(s), de franchise et de citations sur son parcours qui l’a mené du Maroc à Paris. Du monde des médias à celui des affaires. “Quand on me demande ce que je fais aujourd’hui, je réponds : du business !”

“J’ai découvert le CPF et Pôle Emploi m’a bien soutenu !”
Son intervention, selon ses dires était « non préparée », mais elle s’est révélée très structurée et nourrie de nombreuses anecdotes personnelles, de références philosophiques et spirituelles. Ariel Wizman, papa de 5 enfants, qui vient de fêter samedi ses 60 ans, a dévoilé une facette inconnue de sa personnalité. Il a même fait des confidences inédites sur son ex complice de Radio Nova, Edouard Baer. Cet homme de culture aime parler, témoigner et échanger.
On sent Ariel Wizam toujours aussi curieux de tout que lorsqu’il a quitté son Maroc natal – il est issu d’un milieu très modeste- pour s’installer en France et se faire une place. “J’ai eu comme professeur l’un des plus grands philosophes, Emmanuel Levinas. J’apprenais avec lui dans la journée. Le soir je faisais le mur pour aller traîner au Palace… Jusqu’à l’âge de 29 ans, je n’avais aucune attache. Je vivais au jour le jour.”
Ariel Wizman reste tout autant attaché aux valeurs et à l’audace qui lui ont permis de faire de la télé, de la radio, d’être un dj très en vogue, un globe trotteur. Puis un businessman en passant par la case Pôle emploi. “J’ai toujours aimé voyager – avec une passion pour l’Asie-, saisir les opportunités, discuter, avancer et mixer. Cette dernière activité permet le mouvement, le partage dans un lieu festif et prépare au coup d’après.”
“La télé d’aujourd’hui tire vers le bas”
Très critique vis à vis des médias d’aujourd’hui, de certains faiseurs d’opinion ou d’influence – on retiendra ses petites piques à leur encontre du type : “n’importe qui peut faire de la télé de nos jours”, ou “on vous demande de faire toujours plus vers le bas à tous les niveaux”– Ariel Wizman a très simplement expliqué pourquoi il a fait le tour de ce monde médiatique qui, s’il lui a beaucoup apporté à tous les niveaux, ne lui manque plus même s’il ne s’interdit pas de le recôtoyer un jour. “Pour quelle raison devrais je me l’interdire ? ” Il a aussi éreinté l’ordre bourgeois bien établi – on épargnera le nom de l’écrivain qu’il n’a pas épargné tout au long de la soirée😂- qui n’a jamais fait partie de son monde.
C’est en découvrant par hasard l’existence du CPF – Compte pour la formation professionnelle- qu’Ariel Wizman, toujours aussi curieux, est retourné sur les bancs d’une école de commerce. Lui le trublion a découvert le monde de l’entrepreneuriat, des bilans, des chiffres, de la gestion, du marketing. “Une révélation ! (…)J’ai eu la chance aussi d’être accompagné, soutenu par Pôle Emploi.” Il a repris la franchise Miniso avec plusieurs associés pour la France. – “C’est la première franchise que le groupe accordait“- Et en quelques années, douze enseignes ont été ouvertes ! “On fait un carton, même si nous avons fait des erreurs. Il nous est arrivé aussi d’avoir quelques petites frayeurs en nous disant : comment trouver 300 000 euros ! Aujourd’hui, nous sommes en plein développement et nous allons mettre à notre tour un système de franchises pour ouvrir de nouvelles enseignes.”
“Ne pas changer de vie pour changer de vie !”
On retiendra de cet afterwork, notamment, la position très convaincue d’Ariel Wizman sur la quête de sens : « on ne doit pas changer de vie pour changer de vie, et donner subitement un sens à sa vie. Cela veut souvent dire qu’il y a un autre problème de fond qu’il faut régler avant tout”. Adepte de “la légèreté et de l’exigence intellectuelle qui font cruellement défauts à notre époque”, il a défendu une vision des déviations plus sinueuses, davantage pensées et préparées. “Le hasard, le temps font souvent parfois bien les choses…”

Ariel Wizman, très à l’aise, a pris plaisir à prolonger les débats et d’aborder d’autres thèmes. Il n’a pas hésité à parler de diversité, “de cette France qui bouge et qui vient de faire un nouveau choix très raisonnable“. Il s’est laissé aller également à quelques confidences plus personnelles et très touchantes sur ce mystère de l’humanité qui après l’avoir laissé indifférent de nombreuses années de sa vie l’interpelle de plus en plus. “Je me suis mis à prier, et je ne peux m’empêcher de me poser des questions. De croire.”
Ariel Wizman a séduit son auditoire qui n’a pas manqué de le relancer en lui posant des questions.

Laurent Moisson, co-fondateur des Déviations et directeur de la Publication du magazine les Déviations l’a interpellé sur quelques unes de ses prises de position.
Nous avons enregistré l’intervention d’Ariel Wizman – Espérons que le bruit ambiant ne nous empêche pas de faire un podcast de qualité-.
Après trois heures de présence au Sarté, Ariel Wizman est reparti, un casque de scooter à la main – il n’a bu que de l’eau- avec son sourire radieux qu’il a eu tout au long de cet afterwork très inspirant.
Merci Ariel pour ce beau moment authentique et tout sauf bling-bling.

Notre prochain rendez-vous a lieu le mardi 31 mai toujours au Sarté. Il s’agit d’un dîner réservé aux femmes qui souhaitent entreprendre – Voir notre précédent événement-


